Journée internationale de la morosité pour les infirmières

En ce jour du 12 mai 2021, journée internationale des infirmières, il nous paraissait opportun de faire un point sur la situation de cette profession au sein de nos structures hospitalières après un an de pandémie liée à la Covid-19, et deux années de mobilisations sociales.

Malgré les opérations de communication du gouvernement pour rendre attractif la profession infirmière, force est de constater que rien n’enraye la volonté de départs massifs de ces professionnels de l’hôpital public. Pire encore, il est devenu plus difficile de les recruter. Face aux nombreux départs et à l’incapacité de pallier au manque d’infirmiers dans les services, les directions ont donc décidé de geler les mobilités des professionnels sous couvert de la pandémie. Nombreux sont, celles et ceux qui attendent le dégel des mobilités pour quitter l’hôpital public, ce qui ne fera qu’aggraver les conditions de travail et d’intégration pour les soignants en place.

C’est alors, épuré de ces personnes ressources ou expérimentées, que les jeunes diplômés infirmiers intégreront l’hôpital.

Les accords du Ségur ont permis aux infirmières, comme au reste des professionnels de l’hôpital, de connaître une augmentation salariale. Pourtant, celle-ci ne leur permet pas d’atteindre la moyenne des pays de l’OCDE et reste encore loin des pays frontaliers comme la Suisse, l’Espagne, la Belgique et le Luxembourg où de nombreux soignants ont déjà décidé de fuir pour exercer.

Loin des discours du gouvernement sur les formations professionnelles, ce sont aujourd’hui 350 aides- soignants reçus aux concours d’entrées dans les IFSI qui ne sont pas financés par l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris. Alors que cette même institution se glorifiait l’année dernière du financement de ces formations par des grands groupes comme LVMH ou le club du PSG. Devons-nous vraiment attendre d’avoir un financement par des groupes privés pour assurer les formations infirmières de demain ?

Parallèlement, certains territoires connaissent l’effet inverse, les restrictions budgétaires obligent les établissements de santé à réduire au minimum les effectifs de paramédicaux, ne renouvelant pas les contrats de travail.

L’avenir reste donc sombre pour les infirmières à l’hôpital comme pour le reste des professionnels. L’absence de réelles reconnaissances sur la pénibilité du travail infirmier et la perpétuation d’un management entrepreneurial au sein des hôpitaux risquent de conduire à une crise en ressource humaine dans les prochains mois.

Sans reconnaissance, pas d’infirmières, sans infirmières pas d’hôpital.

Le Collectif Inter-Urgences

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