Le 14 Février 2020 les urgences de l’hôpital Saint-Antoine sont sorties de grève à l’issue de onze mois de mobilisation. L’information a été relayé par Hospimedia le 21 Février, média qui avait déjà montré un intérêt certain pour la situation de Saint Antoine après un premier article erroné sur le sujet le 19 Juillet 2019. Cette fois l’information est vraie, à ceci près que les motivations à sortir de la grève ne sont pas évoquées.
Localement les stratégies d’entraves au droit de grève ont été réelles et sérieuses, jouant sur les inégalités de traitement entre les équipes, notamment sur la distribution de primes ou la validation d’heures supplémentaires. Cette stratégie classique de division d’un collectif de travail déjà fragilisé majore le risque de départ et impacte de fait la qualité des soins. La sortie de grève est donc davantage lié aux pressions exercées sur des équipes épuisées qu’à la satisfaction des besoins, et s’inscrit plus largement dans la volonté du gouvernement de laisser pourrir le conflit. Stratégie contestable sachant qu’en bout de course ce sont les usagers qui continuent d’en souffrir. Le changement de Ministre s’inscrit dans cette continuité avec d’énièmes études commandées sur le mal-être des soignants ou les niveaux de rémunérations à l’échelle européenne.
Sur ce seul week-end, à Martigues, Creil et Robert Debré, trois agressions ont eu lieu. Ici une vitre a été explosé, là l’équipe soignante ou un vigile se sont fait démolir. A défaut d’améliorer la sécurité des soins le gouvernement aurait pu, en un an de conflit, sécuriser l’intégrité physique des personnels.
Face à un appareil politique qui aura priorisé systématiquement la réduction des dépenses publiques plutôt que la santé des citoyens, notre stratégie se doit aussi d’évoluer. Aussi a-t-il été acté en Assemblée Générale le 15 Février d’apprécier, service par service, la pertinence de rester en grève au vu des faibles résultats si cela impactait trop la qualité du travail. Charge au collectif de rendre visible l’urgence de la situation par d’autres moyens, dans l’action comme dans la collecte de données objectivant de dysfonctionnements systémiques. Au-delà de la généralisation du mouvement à l’ensemble de l’hôpital, notre plus belle réussite à ce jour aura été de faire comprendre aux soignants que l’indignité des prises en charge n’était pas de leur fait mais bien le fruit de décisions politiques.
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